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Les QUADS, comme tous les autres véhicules à moteur, ne peuvent être autorisés à circuler sur la voie publique, qu'il s'agisse de petites routes ou non, que s'ils sont conformes à la réglementation technique qui leur est applicable. Ils relèvent de la réglementation technique des quadricycles lourds à moteur définis à l'article R. 169-2 du code de la route et doivent, avant leur mise en circulation, faire l'objet d'une réception par le service des mines, dont le but est de s'assurer de leur conformité par rapport aux normes de sécurité routière. Les règles techniques auxquelles doivent répondre ces véhicules sont fixées par des directives européennes qui été transposées dans le droit français par l'arrêté du 7 juillet 1995 modifié relatif à la réception et à la réglementation technique des véhicules à moteur à deux ou trois roues et des quadricycles à moteur. Dans le cas particulier des véhicules destinés à être utilisés par des personnes handicapées, un aménagement spécifique du véhicule lié au handicap du conducteur est autorisé pour autant que cet aménagement soit compatible avec la sécurité de la ciculation.
CIRCULATION DES VEHICULES QUAD EN MILIEUX NATURELS:
L''article I de la loi nº 91-2 du 3 janvier 1991 dispose que la circulation des véhicules terrestres à moteur est interdite en dehors des voies et chemins ouverts à la circulation publique des véhicules à moteur. Le véhicule motorisé tout terrain dit QUAD est donc soumis, comme tout véhicule à moteur, à ce principe d'interdiction. Il ne souffre de dérogations que pour trois types d'usage : les missions de service public, l'évolution sur des terrains aménagés autorisés au titre du L. 442-1 du code de l'urbanisme et l'utilisation du véhicule à moteur par son propriétaire ou ses ayants droit sur des terrains leur appartenant. Par ailleurs, ce type de véhicule n'est pas reçu au titre de véhicules par les services des mines et n'est pas soumis à immatriculation. En conséquence, il ne peut pas circuler sur les voies et les chemins ouverts à la circulation publique sans enfreindre le code de la route (R 110 et suivants).
Les quads relèvent de la réglementation technique des quadricycles lourds à moteur définis à l'article R. 169-2 du code de la route et doivent, avant leur mise en circulation, faire l'objet d'une réception à titre isolé par le service des mines, dont le but est de s'assurer de leur conformité par rapport aux normes de sécurité routière. Les règles techniques auxquelles doivent répondre ces véhicules sont fixées par des directives européennes qui ont été transposées dans le droit français par l'arrêté du 7 juillet 1995 modifié relatif à la réception et à la réglementation technique des véhicules à moteur à deux ou trois roues et des quadricycles à moteur. Bien qu'étant, fréquemment utilisés pour des travaux agricoles ou de jardinage, les quads actuels ne sont pas assimilables à des véhicules ou appareils agricoles visés par l'article R. 138 du code de la route. Lorsqu'ils sont immatriculables et attachés à une exploitation agricole, à une entreprise de travaux agricoles, à une coopérative d'utilisation de matériel agricole ou à une exploitation forestière, ils doivent donc être munis de plaques d'immatriculation et non de plaques dites d'exploitation. La réception est un préalable obligatoire pour l'immatriculation et la circulation des quads, sans quoi l'utilisation de ces véhicules n'est possible qu'en dehors des voies ouvertes à la circulation publique.
Les QUADS relèvent de la réglementation technique des quadricycles lourds à moteur définis à l'article R. 169-2 du code de la route et doivent, avant leur mise en circulation, faire l'objet d'une réception, soit à titre isolé, soit nationale ou communautaire (CE), par type, par le service des mines, dont le but est de s'assurer de leur conformité par rapport aux normes de sécurité routière. Les règles techniques auxquelles doivent répondre ces véhicules sont fixées par des directives européennes qui ont été transposées dans le droit français par l'arrêté du 7 juillet 1995 modifié relatif à la réception et à la réglementation technique des véhicules à moteur à deux ou trois roues et des quadricycles à moteur. La réception est un préalable obligatoire pour l'immatriculation et la circulation des QUADS, sans quoi l'utilisation de ces véhicules n'est possible qu'en dehors des voies ouvertes à la circulation publique. Le permis de conduite de la sous-catégorie B 1 est obligatoire pour leur conduite. L'examen comporte une épreuve théorique et une épreuve pratique à laquelle on ne peut se présenter qu'après une formation de 20 heures au minimum. Le code de la route n'impose pas le port du casque pour les `quads`. Toute infraction liée, soit à l'absence d'immatriculation, soit à l'inobservation des règles de circulation doit être sanctionnée par les forces de l'ordre au même titre que pour les autres catégories de véhicules.
Le code de la route impose à tout véhicule destiné à circuler sur les voies ouvertes à la circulation publique d'être, avant sa mise en circulation, réceptionné par le service des mines pour s'assurer qu'il remplit toutes les conditions de sécurité et de protection de l'environnement prévues par la réglementation. Les tricycles et quadricycles à moteur dont la vitesse de marche par construction n'excède pas 30 km/h en palier sont justiciables des dispositions spéciales du titre III du code de la route applicables aux véhicules et appareils agricoles. Ils ne sont donc autorisés à circuler sur route qu'une fois réceptionnés selon ces prescriptions et munis de leurs plaques d'exploitation ou d'immatriculation selon qu'ils sont ou non attachés à une exploitation agricole. Les autres tricycles et quadricycles à moteur restent bien évidemment quant à eux soumis aux dispositions spéciales du titre IV du même code, qui reprend aujourd'hui l'ensemble des règles techniques de la nouvelle réglementation européenne des véhicules à deux ou trois roues et des quadricycles à moteur, transcrite en France par le décret du 12 avril 1995 et l'arrêté du 7 juillet 1995 modifié. Les véhicules dits quads auxquels se réfère l'honorable parlementaire peuvent, en fonction de leurs caractéristiques de construction, être classés dans l'une ou l'autres des catégories et être réceptionnés en conséquence.
La mise en circulation sur la voie publique de tout véhicule automobile est subordonnée à la preuve de sa comptabilité avec le code de la route ; l'accès au réseau routier des quads, requiert obligatoirement une réception par le service des mines. Les quads relèvent de la réglementation technique des quadricycles à moteur, et leur réception se fait donc en application des règles techniques de la directive européenne correspondante, transposée dans le droit français en juillet 1995. Dans le cas particulier des véhicules destinés à être utilisés par des personnes handicapées, ces règles autorisent un aménagement spécifique du véhicule lié au handicap du conducteur, pour autant que le véhicule reste compatible avec la sécurité de la circulation. Ce type d'aménagement nécessite, outre l'accord du service des mines, l'avis favorable de la commission médicale départementale des permis de conduire, et d'un inspecteur du permis de conduire, chargés d'apprécier l'aptitude physique du futur conducteur et de vérifier l'adéquation entre l'aménagement du véhicule et le handicap du conducteur.
La
Commission de la sécurité des consommateurs,
Vu le code de la consommation, notamment ses articles
L. 224-1 à L. 224-4 et R. 224-1 et suivants ;
Vu les requêtes no 99-055 et 00-82A,
Considérant que :
La
saisine
1. La
Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) a été saisie, le 3 septembre
1999, par le procureur de la République près le tribunal de grande instance
de Brest à la suite du décès d’un enfant de 11 ans, passager d’un
quad qui s’est retourné lors du franchissement d’un talus (requête no 99-055).
2. La demande d’avis n’étant formulée
qu’au regard de la conception de l’engin, la commission, compte tenu des
risques présentés par l’usage de ce type de véhicules à moteur et de l’absence
de réglementation, a décidé de se saisir d’office de l’ensemble du problème
de sécurité. Une réponse spécifique sera donnée à la demande d’avis de
l’autorité judiciaire, eu égard aux règles limitées de publicité prévues
par l’article L. 224-3 du code de la consommation.
Présentation
des quads
et risques liés à leur utilisation
Caractéristiques générales
3. Le
terme : « quad » désigne les véhicules relevant de la catégorie
des quadricycles à moteur. C’est un petit engin tout terrain, à moteur,
qui tient à la fois de l’automobile et de la motocyclette. Il comporte
quatre roues égales de taille basse, à larges pneus, dont deux directionnelles.
Il est pourvu d’un guidon comportant les commandes,
d’une selle du type de celle équipant les motos, de larges repose-pied.
4. Il est sans différentiel sur l’essieu
arrière (essieu arrière fixe) et sa conduite est distincte de celle des
autres engins à quatre roues. Autrement dit, en cas de virage, le quad
a tendance à poursuivre sa trajectoire en ligne droite.
5. Dans les pays anglo-saxons, il est
désigné, avec d’autres véhicules, sous le sigle ATV (all terrain vehicules),
en français VTT.
6. On distingue différents types de
quad :
le quad de sport, compétition ;
le quad loisirs ;
le quad utilitaire ;
le quad enfant.
7. La puissance du moteur d’un quad
varie entre 50 et 650 cm3, suivant les modèles. Les constructeurs
recommandent, suivant la cylindrée, l’âge à partir duquel le véhicule
pourra être piloté. La vitesse peut atteindre 130 km/h. Le poids
à vide est compris entre 200 et 400 kg. Le prix se situe dans une
fourchette allant de 10 000 jusqu’à 50 000 F, voire plus,
pour un quad de « sport ».
8. La fonction d’un quad est de circuler
sur tout type de terrain. Sa stabilité est assurée grâce à la position
du corps, le rapport poids du conducteur/poids du véhicule étant de 25 %
environ.
9. Son pilotage n’est ni celui d’une
voiture ni celui d’une motocyclette. Les réactions de la machine sont
brutales. Le renversement peut rapidement survenir en cas de maîtrise
insuffisante de l’engin lors de montées, descentes, franchissement d’obstacles
ou virages. Ces manœuvres supposent en effet des précautions et une technique
particulières qui s’acquièrent, indépendamment de l’appréciation, par
le pilote, de la nature du terrain (sol glissant, degré de la pente, etc.).
10. Sauf exception, ce type de véhicule
n’est pas conçu pour le transport de passager. Dans cette hypothèse, le
quad, déséquilibré, ne peut plus être contrôlé de manière satisfaisante.
La taille de la selle, longueur et largeur, est seulement destinée à faciliter
les mouvements du pilote ; elle n’est pas prévue pour recevoir un
passager, contrairement à la croyance de certains néophytes.
Le
quad utilitaire
11. Les
quads utilitaires, à usage agricole, pouvant être utilisés à des fins
d’agrément, reçoivent des adaptations techniques qui leur permettent de
porter ou de tirer des machines et des équipements de travail agricole :
ils sont équipés d’un dispositif de traction et d’attelage ou d’un châssis
support. Ils peuvent ainsi servir de tondeuse, être utilisés pour l’épandage,
la pulvérisation de produits phytosanitaires, le transport de matériel,
etc. Plus maniables que les tracteurs et pourvus, comme tous les quads,
de pneus basse pression, qui adhèrent mieux au terrain et servent de suspension,
ils présentent l’avantage de ne pas écraser les jeunes pousses.
Le
quad enfant
12. Suzuki
distribue en France uniquement des quads loisirs pour les enfants. La
société commercialise deux modèles, l’un destiné aux enfants de six à
neuf ans, au prix de 9 300 F, l’autre destiné aux enfants de
plus de douze ans, au prix de 17 000 F. Les consignes d’âge
et d’utilisation sous la surveillance d’un adulte sont rappelées par des
autocollants apposés sur les machines.
13. Ces engins n’entrent pas dans le
champ d’application de la directive relative à la sécurité des jouets,
contrairement aux modèles réduits de quad, qui fonctionnent sur batterie,
commmercialisés en tant que jouets.
14. Ils sont, suivant le modèle, équipés
d’un dispositif de sécurité, coupe-circuit : mise à la masse de l’allumage
(si l’enfant perd le contrôle, un adulte peut arrêter le moteur en tirant
sur le fil de mise à la masse) ou contacteur à clé pour un arrêt d’urgence.
15. L’abandon de la pression du pouce
sur la gâchette d’accélération a, en outre, pour effet d’arrêter le quad.
Le démarrage est à lanceur, comme sur une tondeuse.
16. La vitesse est limitée respectivement
à 13 et 23 km/h mais le système peut être « débridé » par
les parents à l’aide d’outils et permettre une vitesse d’environ 20 et
48 km/h suivant le modèle.
17. La société Yamaha ne recommande,
pour sa part, l’utilisation du quad qu’à partir de douze ans.
Parc
des quads sur le territoire national
18. Apparus
dans les années 1980, les quads connaissent un grand succès dans les pays
nord-américains. Introduits en France autour de 1986, le marché du quad
est en progression constante sur le territoire national.
19. Le parc français serait composé
de 35 000 quads, comprenant pour la plus grande part (les deux tiers)
des engins utilitaires.
20. Les quads de compétition sont au
nombre d’environ 150. Les ventes annuelles de quads neufs sont estimées
à plus de 6 000 pièces. Le marché de l’occasion représenterait deux
à trois fois celui du neuf. Il concerne essentiellement les ventes entre
particuliers.
21. Les professionnels s’accordent
à reconnaître que le marché de l’utilitaire se développe plus rapidement
que celui des loisirs.
Constructeurs
et distributeurs
22. Quatre
constructeurs japonais se partagent les ventes de quads en France, distribués
par leurs filiales, au moyen d’un réseau de concessionnaires :
la société Yamaha Motor France SA,
qui détient la moitié des parts de marché ;
la société Suzuki France SA, spécialisée
dans la vente de quads destinés aux enfants ;
la société Honda Motor Europe (South),
qui commercialise principalement des quads utilitaires ;
la société Kawasaki.
23. Le constructeur nord-américain
Polaris distribue également quelques modèles.
24. Les constructeurs confient aux
concessionnaires le soin d’assurer un contrôle du bon état de marche de
véhicule au moment de la vente.
Les
accidents
En France
25. Il
n’existe aucune donnée statistique relative aux accidents de quad sur
le territoire national. Pour deux raisons :
compte tenu des règles de circulation
applicables, les accidents surviennent sur des propriétés privées et ne
sont pas comptabilisés ;
et, s’ils se produisent sur la voie
publique, l’Observatoire national interministériel de sécurité routière
ne différencie pas les quads dans les grandes catégories de classification
des victimes.
A
l’étranger
26. Au
Royaume-Uni : en mai 1999, le Health and Safety Executive, ministère
de la santé britannique, a publié une note d’information sur la sécurité
des véhicules tout-terrain utilisés en agriculture et sylviculture, faisant
état de dix-sept décès au cours des dix dernières années. Quand aux accidents
non mortels, ils sont estimés à 1 000 par an. Ils sont, pour la plupart,
dus à des retournements, provoquant dans la moitié des cas l’éjection
du pilote. 22 % des blessures graves en VTT au Royaume-Uni consistent
en des blessures à la tête. Les causes d’accidents tiennent :
à une formation ou une expérience
insuffisante ;
à une vitesse excessive ;
au transport de passagers ou d’une
charge mal équilibrée ;
à la charge excessive de la remorque ;
à une mauvaise appréciation des conditions
du terrain.
27. Au Canada : le développement
des véhicules tout-terrain en Amérique du Nord est un phénomène beaucoup
plus ancien qu’en Europe. Le nombre de véhicules tout-terrain importés
au Canada, d’environ 37 000 en 1972, est passé à plus de 115 000
en 1984. Entre 1990 et 1992, les blessures attribuables aux véhicules
hors route (motoneige, VTT à moteur à deux roues ou plus) ont été la cause
de vingt-trois décès par an et de 1 350 hospitalisations de jeunes
de moins de vingt ans. Au cours de cette même période et pour la même
classe d’âge, 59 % des décès et 71 % des hospitalisations étaient
imputables aux VTT.
28. Au Québec : en 1984, le parc
des véhicules tout-terrain était estimé à plus de 100 000 au Québec.
L’année suivante, sur une période de six mois, 651 victimes d’accident
impliquant une « trimoto » ou une « quadrimoto » ont
été recensées dans les seuls services d’urgence des hôpitaux, les lésions
se situant le plus souvent sur les membres inférieurs.
29. Aux Etats-Unis : la Consumer
Product Safety Commission (CPSC), homologue de la CSC, a recensé, au 31 décembre 1998,
3 411 décès consécutifs aux accidents de véhicules tout-terrain
depuis 1982, 36 % des victimes ayant moins de seize ans et 15 %
moins de douze ans. On a enregistré 245 décès en 1996, 200 en 1997,
dont 80 % imputables au quads, 137 en 1998, 85 % étant imputables
aux quads. A titre de comparaison, en 1985, 250 décès avaient été
recensés. Sur toute cette période (de 1985 à 1998), si le nombre global
d’accidents de VTT est relativement stable, provoquant entre 200 à 250 décès,
les décès dus aux quads ont augmenté par paliers, leur nombre se situant
entre 126 et 128 entre 1987 et 1994, puis passant la barre des 200 décès
à partir de 1995. Toutefois, pour 10 000 quads, le risque de
décès est passé de 1,5 en 1985 à 0,9 en 1997, en conséquence
de la campagne de prévention menée par la CPSC.
Accidents ayant donné lieu à une intervention
des urgences :
1998 : 73 900 (dont 27 400 de moins
de seize ans) ;
1997 : 57 700 (dont 22 400 de moins
de seize ans) ;
1996 : 53 800 (dont 20 200 de moins
de seize ans) ;
1995 : 52 200 (dont 19 300 de moins
de seize ans) ;
1994 : 50 800 (dont 21 400 de moins
de seize ans).
30. A titre de comparaison, le chiffre
en 1985 était de 105 700 (dont 42 700 de moins de seize ans).
L’augmentation des blessures en 1998 a affecté toutes les tranches d’âge
sauf les plus de cinquante-cinq ans, qui ont connu une baisse du nombre
d’accidents de 17 %. L’augmentation la plus importante concerne le
groupe des trente-cinq - quarante-quatre ans (42 %) et
celui des seize - vingt-quatre ans (40 %). Selon la
CPSC, ce phénomène ne s’expliquerait pas par une augmentation du nombre
de quads en circulation.
Normalisation
et réglementation applicable en France
La construction des quads
31. Ces
enfins, s’ils n’entrent pas dans les deux catégories visées par la code
de la route (cf. ci-dessous), ne sont soumis à aucune règle concernant
leur construction ou leur équipement. Il n’existe pas de norme les concernant.
32. Les cinq constructeurs cités plus
haut ont néanmoins établi, en 1990, avec le Specialty Vehicule Institute
of America (SVIA), un cahier des charges définissant les exigences de
sécurité, sous l’égide de l’American National Standarts Institute (ANSI).
Ils se soumettent aux spécifications techniques qu’il contient, y compris
pour les véhicules commercialisés en France. Ce document est désigné sous
le nom de « ANSI-SVIA-1-1990 ».
La
circulation des quads
33. Le
code de la route ne connaît que deux catégories de quadricycles à moteur :
les légers et les lourds.
34. Article R. 188-1 (D no 95-398,
12 avril 1995, art. 20 et 33) : « Le terme :
“quadricycle léger à moteur” désigne tout véhicule à moteur à quatre roues,
dont :
la vitesse maximale par construction
n’excède pas quarante-cinq kilomètres à l’heure ;
la cylindrée n’excède pas 50 centimètres
cubes pour les moteurs à allumage commandé (ou dont la puissance maximale
nette n’excède pas 4 kilowatts pour les autres types de moteur) ;
le poids à vide n’excède pas 350 kilogrammes ;
la charge utile n’excède pas 200 kilogrammes. »
35. Article R. 169-2 (D no 95-398,
12 avril 1995, art. 3 et 33) : « Le terme :
“quadricycle lourd à moteur” désigne tout véhicule à moteur à quatre roues
dont :
la puissance maximale nette du moteur
est inférieure ou égale à 15 kilowatts ;
le poids à vide n’excède pas 550 kilogrammes
pour les quadricycles affectés au transport de marchandises, et 400 kilogrammes
pour les quadricycles destinés au transport de personnes ;
la charge utile n’excède pas 1 000 kilogrammes
s’ils sont destinés au transport de marchandises, et 200 kilogrammes
s’ils sont destinés au transport de personnes, et qui ne répond pas à
la définition des quadricycles légers à moteurs telle qu’elle figure à
l’article R. 188-1 ».
36. Les véhicules ainsi définis doivent
faire l’objet d’une réception avant de pouvoir être immatriculés et circuler
sur la voie publique (art. 184 et 200 du code de la route) (1). Le
conducteur doit être âgé de plus de seize ans, porter un casque homologué
et, s’il s’agit d’un quadricycle lourd, être titulaire du permis B 1.
37. Cependant, la plupart des engins
ne font pas l’objet d’une réception routière de sorte qu’ils ne sont pas
immatriculés et que leur usage sur « les voies ouvertes à la circulation
publique » (art. R. 1er du code de la route)
n’est pas permis. En conséquence, leur équipement n’est pas non plus régi
par le code de la route.
38. La loi no 91-2
du 3 janvier 1991 relative à la circulation des véhicules terrestres
dans les espaces naturels et portant modification du code des communes,
qui a pour objectif de préserver les espaces naturels face au développement
de l’usage des engins motorisés tout-terrain, est en revanche applicable
aux quads. Entrent en effet dans son champ d’application tous les véhicules
terrestres à moteur.
39. La loi pose, en son article 1er,
le principe de l’interdiction générale de circulation des véhicules à
moteurs en dehors des voies classées dans le domaine public routier
de l’Etat et des voies privées ouvertes à la circulation publique de véhicules
à moteurs. Autrement dit, il est interdit aux véhicules à moteur de
circuler en dehors des voies ouvertes à la circulation publique, que ces
voies soient publiques ou privées. Ainsi, contrairement à une opinion
répandue, la pratique du quad sur un chemin forestier non ouvert à la
circulation publique est en principe interdite.
40. Il existe néanmoins un certain
nombre d’exceptions au principe, notamment :
lorsque le véhicule est utilisé à
des fins professionnelles de recherche, d’exploitation ou d’entretien
des espaces naturels ;
lorsque le véhicule est utilisé par
le propriétaire du terrain ou ses ayants droit à des fins privées.
41. La loi soumet à autorisation préalable
l’ouverture de terrains pour la pratique de sports motorisés (L. 442-1
du code de l’urbanisme) et les épreuves et compétitions de même nature.
42. En définitive, il résulte de l’ensemble
de ces textes que les quads, en l’état actuel du droit, ne peuvent en
principe circuler que sur les propriétés privées. Ils doivent dès lors
être remorqués pour y accéder. Des terrains aménagés sont ainsi exploités
par des particuliers ou des clubs qui offrent des engins en location.
La
pratique du quad
43. Dans
la mesure où les quads non réceptionnés ne sont pas soumis au code de
la route, il n’existe aucune prescription réglementaire obligatoire sur
leur utilisation ayant trait notamment à l’âge du conducteur, à la puissance
et la vitesse de l’engin, à une formation préalable du pilote ou encore
au port d’un équipement de protection : casque, paire de lunettes,
vêtements spécifiques.
La
réglementation propre aux quads utilitaires
44. Leur
vitesse maximale de déplacement exclut les quads utilitaires du champ
d’application de la réglementation des tracteurs.
45. Cependant, suivant le Comité permanent
de la directive 89/392/CEE du Conseil du 14 juin 1989, modifiée,
concernant le rapprochement des législations des Etats membres relatives
aux machines (dite : « Directive machine »), le quad relève
du champ d’application de cette directive, s’il est utilisé en agriculture
et n’emprunte pas une voie publique.
46. Il s’ensuit que le constructeur
d’un quad utilitaire doit :
procéder à une analyse des risques ;
appliquer les règles techniques de
l’annexe I de l’article R. 233-84 du code du travail pour
réduire et supprimer les risques dès la conception ;
établir une déclaration de conformité,
constituer et conserver un dossier technique indiquant les procédures
techniques mises en œuvre pour parvenir à la réalisation des règles techniques
applicables à son produit ;
apposer le marquage CE.
47. Le représentant de la société Yamaha
précise que les quads de loisirs-sport repectent la même approche en matière
de sécurité que les engins utilitaires, de sorte qu’ils sont conformes
aux exigences de la directive machine.
Le
cas des épreuves sportives
48. Les
conditions d’utilisation sportive des quads (catégorie, puissance, nombre
de véhicules admis à concourir, âge requis des participants, qualité du
personnel d’encadrement) sont définies par les textes relatifs à la circulation
et à l’organisation des épreuves motos et motocross sous l’égide de la
Fédération française de motocyclisme (FFM), en annexe des normes propres
au motocross. Cette fédération est seule agréée pour organiser les compétitions
et championnats de quad.
49. L’appartenance à un club affilié
à la FFM est une condition pour disputer une épreuve de quad.
La
prévention des accidents
En France
50. La
prévention des accidents, en l’absence de réglementation, réside exclusivement
dans l’information des utilisateurs de quad qui, à l’heure actuelle, est
assurée, d’une part, par les constructeurs et, d’autre part, par l’Union
des quadeurs français, association régie par la loi de 1901, éventuellement
les clubs et les revues spécialisées.
Les
constructeurs
51. La
vente d’un quad neuf donne lieu à la délivrance, par le concessionnaire,
d’une brochure, intitulée « manuel du propriétaire », adaptée
à chaque modèle, rédigée en langue française, qui comporte, outre une
description technique du véhicule et son mode d’utilisation et de maintenance,
de nombreuses instructions et mises en garde ayant trait à la sécurité.
Le contenu de ces manuels répond aux prescriptions appliquées aux Etats-Unis.
52. Sont envisagés, avec les conseils
de prudence en matière de conduite, l’âge à respecter, la surveillance
éventuelle d’un adulte, l’interdiction de transport de passager, l’interdiction
d’emprunter une surface pavée, une route, l’obligation du port d’un casque,
d’une protection pour les yeux, de gants, bottes et vêtements couvrants.
53. Des étiquettes autocollantes, sur
lesquelles figurent des pictogrammes représentant l’interdiction de transport
de passager, rappelant l’âge minimal requis etc., sont apposées sur l’engin.
Ces étiquettes sont désormais rivetées sur les modèles Yamaha 1999,
dont la production a commencé en 1998. D’autres étiquettes comportant
des avertissements sont apposées sur la machine. Il a malheureusement
été constaté, au salon de la moto, tenu en octobre 1999, qu’elles
sont rédigées en langue anglaise, sauf sur les quads Kawasaki, en contravention
avec la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue
française.
L’Union
des quadeurs de France (UDQF)
54. Cette
association regroupe 2 000 adhérents, particuliers ou membres
de clubs de quad, lesquels sont encore peu nombreux. L’association organise
des manifestations et randonnées, édite un journal d’information bimensuel
et diffuse un guide du quad comportant des recommandations notamment en
matière de sécurité. Une charte, code de bonne conduite du quadeur, est
en cours d’élaboration.
A
l’étranger
55. Au
Québec : les données statistiques concernant les accidents de VTT
au Canada, dont l’augmentation suivait celle des ventes, ont conduit les
gouvernements provinciaux à adopter des mesures de prévention. En 1993,
le parc de véhicules hors route était estimé à près de 300 000, dont
130 000 VTT, pour cette seule province qui possède le plus grand
parc mondial de quads. Elle s’est ainsi dotée, en 1996, d’une loi sur
les véhicules hors route. Elle s’applique aux quads.
56. Les utilisateurs de quads au Québec
sont désormais plus de 175 000. Et la Fédération québécoise des clubs
de quads, qui compte 110 clubs affiliés regroupant 26 000 membres,
a mis sur pied un réseau de sentiers de 28 000 km aménagés pour
les quadeurs.
57. La loi interdit la circulation
des véhicules hors route sur les chemins publics mais prévoit de nombreuses
exceptions au principe. Sont autorisés :
le parcours d’un kilomètre, en cas
d’utilisation pour l’exercice d’un travail ;
la traversée à angle droit, s’il existe
une signalisation et certaines conditions de visibilité ;
la circulation hors de la chaussée
et du fossé ;
le parcours de 500 m pour rejoindre
certains aménagements ;
etc.
58. Le véhicule doit être immatriculé
et équipé d’accessoires obligatoires, tels un phare avant, des feux de
position et freinage à l’arrière, un cinémomètre, un rétroviseur... L’âge
minimum requis du conducteur est de quatorze ans. Et s’il n’a pas
seize ans, il doit être titulaire d’un certificat d’aptitude. L’assurance
responsabilité civile est obligatoire. Le transport de passager est interdit
sauf spécification contraire du fabricant. L’équipement de protection,
et notamment un casque, est prescrit. La vitesse est limitée à 50 km/h,
sauf sur un sentier aménagé par un club, aux endroits signalés, où elle
peut être de 70 ou 90 km/h.
59. Ces règles sont prévues sous peine
d’infractions, constatées notamment par des agents de surveillance des
sentiers.
60. Aux Etats-Unis : en conclusion
des études menées entre 1985 et 1987 sur les causes, circonstances et
conséquences des accidents de quads, la CPSC a conclu à la nécessité de
recommandations et de mises en garde, dont elle poursuit toujours la diffusion,
sur :
l’âge minimum d’utilisation ;
la nécessité du port du casque et
de vêtements de protection ;
les dangers de la consommation d’alcool ;
les dangers du transport de passager
ou de la circulation sur les routes pavées.
61. A l’issue des démarches de la CPSC
auprès des gouverneurs des Etats américains, un accord a été négocié entre
le Département de la justice et les représentants de l’industrie du VTT
(Honda, Yamaha, Suzuki, Kawasaki, Polaris). Le gouvernement a argué du
fait que les VTT représentent un danger imminent au sens de la section 12
de la loi sur la sécurité des produits. Deux conventions ont été signées,
l’une avec Polaris, la seconde avec les autres sociétés.
62. Ces accords, d’une durée de dix ans,
ont pour objet d’établir une coopération en vue de diminuer les risques
d’accidents de quads par les mesures suivantes :
la cessation définitive de la vente
des VTT à trois roues ;
la mise au point d’un programme national
de formation à la conduite. Cette formation est dispensée gratuitement
à tous les futurs acheteurs de VTT et à leur famille proche ;
une campagne nationale d’information
(presse et télévision) ;
l’amélioration de l’étiquetage, des
manuels de l’utilisateur et des matériels d’information des utilisateurs
sur les risques associés à l’usage du VTT ;
la mise en place d’un numéro vert
pour répondre aux questions des consommateurs ;
la mise en place d’un programme de
diffusion d’informations à destination des groupes de consommateurs ;
des recommandations négociées sur
l’âge minimum de conduite afin d’éviter que de jeunes enfants, qui sont
les plus visés par le risque, ne pilotent un engin non adapté.
63. Yamaha, Honda et Kawasaki se sont
engagés à réserver les engins de 70 cm3 à 90 cm3
aux enfants de douze ans et plus, ceux dépassant 90 cm3
aux plus de seize ans, et à procéder à des inspections systématiques
auprès des revendeurs pour vérifier le respect de ces recommandations.
64. Les cinq distributeurs ont
organisé des programmes d’information et de mise en œuvre de toutes ces
mesures. En ce qui concerne la réglementation, la CSC ne dispose pas d’information
sur le dispositif adopté, notamment sur la circulation des quads, propre
à chaque Etat américain.
65. Au Royaume-Uni : c’est le
ministère de la santé (Health et Safety Executive) qui diffuse une notice
d’information sur l’utilisation en toute sécurité des véhicules tout-terrain
(VTT) utilisés dans l’agriculture et la sylviculture. Elle couvre les
véhicules ainsi définis :
les engins pilotés à califourchon,
avec guidon, contrôlés avec les mouvements du corps. On appelle généralement
ces engins des VTT en agriculture, des quads en usage de loisir, et des
cycles tout-terrain (CTT) en sylviculture ;
les engins à assise traditionnelle,
équipés d’un volant, avec de la place pour un ou plusieurs passagers.
On les appelle des VTT à la fois en agriculture et dans la sylviculture.
66. S’agissant des quads, la notice
rappelle que les éléments les plus importants pour la sécurité tiennent
à : la formation, le port d’équipements individuels de protection,
l’entretien du véhicule (pression des pneus, frein et accélérateur) et
une bonne connaissance du terrain. Elle donne une série de conseils sur
la conduite de l’engin lui-même et l’utilisation des équipements, tels
les remorques et pulvérisateurs.
67. La formation est une obligation
légale selon la loi Health and Safety at Work (HSW) de 1974 et la loi
Provision and Use of Work Equipment regulations (PUWER) de 1998. La loi
HSW dispose qu’un employeur doit fournir la formation, l’entraînement
et la surveillance nécessaires pour s’assurer, autant que possible, de
la santé et de la sécurité de ses employés. Conformément à la loi PUWER,
l’employeur doit fournir la formation adéquate et s’assurer que le VTT
n’est conduit que par des employés qui ont reçu la formation appropriée
pour en user en toute sécurité, équipement remorqué ou fixé compris. Les
mêmes obligations concernent les travailleurs indépendants.
68. La loi PUWER interdit de transporter
un passager, sauf si l’engin est équipé à cet effet.
69. Les enfants de moins de treize
ans n’ont pas le droit d’utiliser un quad professionnel. Au-dessus de
treize ans, ils ne doivent utiliser qu’un engin d’une cylindrée et d’un
gabarit appropriés, après une formation spécifique.
70. Pour une utilisation sur la voie
publique, les VTT et les remorques doivent être conformes aux réglementations
de 1986 sur la construction et l’utilisation des véhicules sur route et
à la réglementation de 1989 sur l’éclairage des véhicules sur route. Ils
sont exemptés de contrôle technique. La vitesse est limitée à 20 km/h
sur la route.
Expertise
du modèle de quad, objet de la saisine initiale
71. L’enfant
qui est décédé à la suite du retournement d’un quad, le 23 juillet
1999, était passager d’un véhicule de marque Yamaha, modèle 1995, dénommé
« Blaster YFS 200 », d’une cylindrée de 195 cm3.
Le pilote circulait sur la voie publique pour accéder à un terrain vague
distant de 700 mètres de son domicile. Il tentait de franchir un
talus au moment où le quad s’est cabré. Le conducteur s’est éjecté mais
l’enfant a été écrasé. Aucun des deux ne portait de casque. Le véhicule,
acquis d’occasion un mois plus tôt par le pilote, ne comportait pas d’autocollant
signalant le danger de transporter un passager. Suivant le procès-verbal
de gendarmerie, il était dépourvu de repose-pied.
72. Un modèle de quad neuf, du type
de celui en cause, a été soumis pour expertise au Centre national du machinisme
agricole, du génie rural, des eaux et des forêts, CEMAGREF. L’examen a
consisté, d’une part, en des essais de stabilité statique et de freinage,
éléments essentiels à la sécurité, d’autre part, en l’analyse du marquage
et des documents d’accompagnement. En ce qui concerne les méthodes d’essais,
les normes de référence ont été celles des tracteurs agricoles (ISO 789-6
de 1988) pour la mesure du centre de gravité, des tondeuses (NF EN 836
de 1997) pour le système de freinage et la stabilité statique.
73. Les performances de freinage obtenues,
pour les freins de service et de stationnement, satisfont tant à ces normes
qu’à celles décrites au cahier des charges ANSI-SVIA-1-1990. Les exigences
de ce cahier de charge sont en revanche estimées insuffisantes quant à
la stabilité, la méthode de contrôle ne tenant pas compte du conducteur.
L’évaluation de la stabilité est, en effet, complexe en raison de l’interaction
entre la stabilité intrinsèque du véhicule et la position du conducteur,
qui s’adapte aux conditions changeantes de l’environnement. C’est pourquoi
la norme tondeuse prévoit un essai avec et sans conducteur. Le véhicule
examiné satisfait au critère de stabilité défini au cahier des charges
des constructeurs.
74. Si l’engin ne relève pas de la
directive machine, le marquage CE n’a pas lieu d’être. L’examen a permis
de constater que le quad était couvert de divers avertissements, sous
forme d’explications littérales, en langue anglaise, et de pictogrammes.
La notice d’utilisation est estimée satisfaisante sous deux réserves :
l’analyse des pictogrammes apposés
sur la machine n’y figure pas. L’explication existe, mais pas en face
de la reproduction du pictogramme ;
la notice renvoie le pilote inexpérimenté
à des cours de conduite auprès d’instructeurs certifiés, sans autre renseignement
sur les organismes qui pourraient être susceptibles de dispenser une telle
formation ou donner des renseignements en la matière.
Les
mesures susceptibles d’être adoptées en France
73. L’exposé
qui précède montre que sur le territoire national, la prévention des accidents
relève à titre principal des constructeurs qui appliquent aux engins commercialisés
en France les mesures adoptées aux Etats-Unis sous la pression de la CPSC.
74. On notera aussi que la jurisprudence
en matière de kart, qui peut être étendue aux quads, met à la charge de
l’organisateur de circuit ou école de pilotage une obligation de sécurité
de moyens, qu’il doit mettre en œuvre par une surveillance permanente
des utilisateurs (cass civ I, 1er décembre 1999,
deux arrêts, Dalloz 2000, II, p. 287). Il engagerait, dès lors, sa
responsabilité s’il ne faisait pas respecter par sa clientèle d’usagers
les précautions de sécurité élémentaires, notamment quant à l’utilisation
d’un équipement de protection.
75. La question de la sécurité ne concerne
pas cependant les seuls professionnels. D’autant que les usagers dénoncent
le flou juridique existant sur le statut du quad et la difficulté de déterminer
avec certitude les lieux où il est autorisé à circuler.
75. Diverses questions, en rapport
direct avec sécurité du véhicule et de son utilisation, se posent relativement
à :
la normalisation ;
l’équipement de la machine ;
la circulation sur les voies publiques ;
l’âge du conducteur ;
le port du casque et l’équipement
du conducteur ;
la formation du pilote et des instructeurs ;
la nécessité d’un certificat ou permis
de conduire ;
l’information des acheteurs de machines
d’occasion ;
l’assurance ;
la vitesse des machines destinées
aux enfants.
79. S’agissant de la circulation, les
quads ne sont pas conçus comme moyen de locomotion sur le réseau routier.
Non immatriculés et réceptionnés, ils ne peuvent, on l’a vu, emprunter
les voies ouvertes à la circulation publique. Les constructeurs ne sont
pas favorables à une réception car l’adaptation aux fins de conduite sur
le réseau routier modifierait substantiellement le produit. La conduite
sur route est, en outre, source de risques supplémentaires d’accidents,
selon les statistiques canadiennes. Certains particuliers, notamment des
handicapés, procèdent à titre individuel à une demande de réception pour
pouvoir emprunter le réseau routier. Certains professionnels demandent
aussi une réception routière pour une série d’engins utilitaires.
80. La position de l’Union des quadeurs
et clubs de quad français semble avoir évolué sur le sujet. Son président,
favorable à une homologation assortie de restrictions dans le guide du
quad dont il est l’auteur (p. 55), se déclare hostile à cette mesure
lors de son audition par la CSC, tout en demandant que le quad fasse l’objet
d’une réglementation spécifique sur le modèle québécois et que la traversée
des routes soit permise à vitesse réduite.
81. Pour l’utilisation d’un quad de
loisir, la réglementation actuelle peut être appliquée avec une relative
facilité. Toutefois, les parcours de randonnée supposent parfois la traversée
d’une route effectuée en infraction. La réglementation suscite beaucoup
plus de difficultés en ce qui concerne les quads utilitaires, de loin
les plus nombreux : il est souvent nécessaire d’emprunter une route
entre un hangar et une parcelle ou pour se rendre d’une parcelle à une
autre. Les conducteurs contreviennent ainsi à la règle.
82. Pour le cas où une dérogation au
principe serait instituée, elle supposerait de rendre certains accessoires
de signalisation obligatoires, tels que phares, rétroviseur...
83. Il serait alors possible d’imposer
le port, par le conducteur, d’un équipement de protection et un âge pour
la conduite, suivant la cylindrée. Ces mesures paraissent, semble-t-il,
difficiles à instituer tant que les quads ne peuvent circuler que sur
des propriétés privées.
84. En ce qui concerne les quads destinés
aux enfants, la commission ne dispose d’aucune information sur les accidents.
La pratique étant souvent développée au sein de clubs, il semble qu’elle
soit bien encadrée et surveillée, l’enfant faisant l’apprentissage des
règles de sécurité à respecter. Il pourrait être nécessaire de ne permettre
la mise sur le marché de véhicules destinés aux enfants qu’à la condition
qu’ils ne dépassent pas une certaine vitesse, laquelle devra être déterminée.
85. Les recherches menées au sujet
des arceaux de sécurité ont montré que, d’une part, ils ont une influence
négative sur le comportement du quad dont ils modifient le centre de gravité
et que, d’autre part, ils contribuent à accroître les risques de blessures,
en cas de renversement. C’est la raison pour laquelle les quads n’en sont
pas équipés et qu’il n’est pas prévu de ceinture de sécurité.
86. Les études et l’expérience acquise
en Amérique du Nord ont démontré le caractère indispensable d’une formation
des conducteurs. Il incombe aux organisations sportives et aux professionnels
de la vente de mettre en place un système d’apprentissage, tant à l’égard
des usagers que des exploitants de circuits ou organisateurs de randonnées,
l’Union des quadeurs et clubs de quad français estimant à cet égard que
tous ne possèdent pas la compétence requise. Il est enfin important d’informer
le conducteur de l’importance que revêt cette formation pour sa sécurité,
au même titre que le port du casque et le danger que présente le transport
de passager.
87. S’il apparaît que les acheteurs
de véhicules neufs disposent d’une information satisfaisante en matière
de sécurité par le manuel du propriétaire, il n’en est pas de même des
acheteurs de véhicules d’occasion. D’où la nécessité de prévoir l’apposition
sur les machines d’avertissements inamovibles et indélébiles, rédigés
impérativement en langue française ou seulement sous forme de pictogramme.
Une diffusion du manuel du propriétaire par les vendeurs professionnels
de véhicule d’occasion peut aussi être organisée.
88. Enfin, en l’absence de toute référence
normative, un processus de normalisation devrait être entrepris, sur la
base éventuelle du cahier des charges ANSI-SVIA-1-1990.
En conclusion, l’utilisation d’un quad peut s’avérer
dangereuse, en raison notamment des conditions particulières de stabilité
de la machine, au regard de la puissance du moteur, de l’âge du conducteur
et de son expérience.
En conséquence,
Emet
l’avis suivant :
La Commission de sécurité des consommateurs, après
avoir rappelé qu’en l’état actuel de la réglementation la conduite d’un
quadricycle à moteur n’est possible que sur des terrains privés.
1. Recommande aux conducteurs de quadricycles
à moteur :
de respecter les indications du constructeur
quant à l’âge requis pour piloter la machine ;
de ne jamais transporter de passager,
sauf spécification contraire du fabricant ;
de porter les équipements de protection
suivants : casque homologué, paire de lunettes à défaut de visière,
vêtements couvrants, bottes et gants ;
de suivre une formation préalable
à la conduite spécifique du quad ;
de souscrire une assurance individuelle
accident ;
d’adapter leur conduite à l’usage
qu’ils entendent faire du véhicule : loisirs, utilitaire, sport ;
de réclamer, tant au moment de l’achat
d’un quad neuf que surtout d’un quad d’occasion, tous les documents (guide,
livret d’entretien, notices diverses, factures de réparation) afférents
à cet engin.
2. Préconise l’élaboration d’une norme
spécifique aux quadricycles à moteurs, établie sur la base éventuelle
du cahier des charges ANSI-SVIA-1-1990. Cette norme devra notamment préciser
les caractéristiques des quadricycles destinés aux enfants.
3. Demande aux constructeurs et à leurs
distributeurs :
d’apposer sur les engins des étiquettes
lisibles, visibles, inamovibles et indélébiles, comportant les recommandations
de sécurité rédigées en langue française ou sous forme de pictogrammes,
concernant l’âge du conducteur, l’interdiction du transport de passager
et le port d’un équipement de protection ;
de fournir à leurs concessionnaires,
vendeurs de machines d’occasion, des « manuels du propriétaire »
qui devront être remis aux acquéreurs de véhicules d’occasion ;
d’indiquer aux acheteurs les coordonnées
des organismes de formation ou de ceux susceptibles de fournir des informations
en la matière, en complément des recommandations fournies quant à l’apprentissage
de la conduite ;
de favoriser la mise en place, en
collaboration avec les clubs, d’une formation tant des usagers que des
instructeurs.
Adopté au cours de la séance du 13 septembre
2000 sur le rapport d’Isabelle Ferrari, assistée d’Odile Finkelstein,
Anne-Marie Pasco-Labonne et Patrick Mesnard, conseillers techniques de
la Commission, conformément à l’article R. 224-4 du code de la consommation.
(1) Article R. 200 (D. no 95-398,
12 avr. 1995, art. 31 et 33). - Les cyclomoteurs et quadricycles
légers à moteur et leurs systèmes et équipements sont soumis, avant leur
mise en circulation, à une réception CE par type ou à une réception nationale
par type ou à une réception à titre isolé, destinées à constater leur
conformité aux dispositions des articles R. 188 à R. 199. Ces
réceptions sont effectuées dans les conditions définies à l’article R. 184.
Article R. 184 (D. no 95-398,
12 avr. 1995, art. 18 et 33). - Les véhicules visés au
présent titre et leurs systèmes et équipements sont soumis, avant leur
mise en circulation ou leur mise sur le marché, à une réception CE par
type, ou à une réception nationale par type, ou à une réception à titre
isolé, destinées à constater leur conformité aux dispositions des articles
R. 169 à R. 183 du présent titre. Les réceptions CE sont effectuées
dans les conditions définies aux articles R. 109-3 à R. 109-9.
Les réceptions nationales par type et à titre isolé sont effectuées dans
les conditions définies aux articles R. 106 à R. 109-2. Le ministre
chargé des transports fixe par arrêté les conditions d’application, d’une
part, de la réception CE par type des véhicules visés au présent titre
et de leurs systèmes et équipements et, d’autre part, des réceptions nationales
par type et des réceptions à titre isolé.